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Uriage, ville thermale
Vaulnaveys-le-Haut partage avec Saint-Martin-d’Uriage, une partie de la station thermale d’Uriage-les-Bains. Les romains, dès le 1er siècle utilisent les vertus thérapeutiques de l’eau d’Uriage et installent des thermes parmi les plus importants de Gaule. Ils disparaissent au IVème et tombent dans l’oubli.
Bernard Brun, fermier aux Alberges, relance les bains de façon artisanale en 1808. Mais il faut attendre 1823 pour que la marquise de Gauteron, propriétaire du château et de la source, crée le premier établissement thermal « moderne ». Uriage devient au cours du 19ème une station thermale réputée. Ce sont les comtes de Saint-Ferriol, Jacques Louis Xavier de Sibeud et plus tard son fils Gabriel, qui la dotent de toutes les commodités pour attirer une riche clientèle venant « prendre les eaux » et soigner ses « galanteries » (syphilis). Elle accueille durant de longues années la meilleure société et de nombreuses personnalités du monde politique et artistique.
La station s'agrandit tout au long du XIXe siècle, la partie « vaulnaviarde » bénéficiant de cet essor. Des hôtels sont implantés sur son territoire : l'hôtel Basset (le Victoria aujourd'hui), l'hôtel de l'Europe (le plus grand et le plus cossu, appartenant à la famille Thibaud), le Globe fondé par la famille Brun, les Alpes, le Louvre, la Villa de l'Univers et l'hôtel des Alberges.
A partir de 1920, le déclin s’amorce. Gabriel de Saint-Ferriol, vieillissant, vend l’établissement thermal et décède en 1927, sans descendance. Puis au fil du temps, il s’amplifie : crise économique de 1929, découverte de la pénicilline permettant de soigner efficacement la syphilis, diminution de l’attrait des villes thermales après la seconde guerre mondiale. Les cures s’adressent à présent à des malades dont les soins sont pris en charge par la sécurité sociale depuis les décrets de 1947 relatifs à la crénothérapie (utilisation thérapeutique des eaux thermales). Laissée à l'abandon pendant une trentaine d’années, Uriage connaît un second souffle grâce à la construction en 1977 d'un hôpital rhumatologique. Certains hôtels en trop mauvais état sont rasés, d’autres transformés en appartements.
En 1992, les laboratoires pharmaceutiques Biorga signent une convention d’exploitation de l’eau d’Uriage avec l’établissement thermal et lancent la gamme de produits « Uriage ». Une unité de production est construite à l’entrée de la station et donne naissance aux « Laboratoires Dermatologiques d’Uriage ». Une vaste gamme de produits dermo-cosmétiques est développée, vendue dans le monde entier.
En 2006, Philippe Bouchara, PDG des laboratoires Biorga et Bouchara, achète l’ensemble des biens de l’établissement thermal, il les revend en juin 2011 à la holding de la famille Puig. L’établissement thermal, vitrine des Laboratoires Dermatologiques d’Uriage, continue à proposer des cures, neuf mois par an, de mars à novembre, en rhumatologie, dermatologie et ORL.